Nous entrons au Laos par le sud du pays, en provenance du Cambodge. Le passage de la frontière est mouvementé car nous refusons de payer les baksihs réclamés de toutes parts. Nous sommes donc bien contents de rejoindre la région paisible des 4000 îles.

Le trajet (Carte Google Map)

Les 4000 îles

La région des 4000 îles (ou Siphandone) est dessinée par les méandres du Mékong, formant ici des rapides et de grandes chutes. Ces splendides paysages ont fait le malheur des colons français en rendant cette portion du fleuve infranchissable.

Nous logeons à Don Det, l’île la plus facilement accessible, que l’on parcourt agréablement à pied (pas de voitures sur l’île). Comme en plus nous sommes en basse saison touristique, il se dégage une vraie sérennité de ces lieux. On se rend aux chutes spectaculaires de Li Phi, situées dans un magnifique cadre sauvage. Puis nous réalisons une excursion en bateau pour accéder aux chutes de Khone Phapeng (les plus larges d’Asie du Sud-Est – voir vidéos), c’est l’occasion de profiter du fleuve en fin d’après-midi.

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Champasak et le Vat Phou

En entamant notre remontée vers le nord, on fait une halte d’une journée (et une nuit) à Champasak. C’est un petit village tranquille (peu de voiture et tout aussi peu de touristes), où quelques jolies villas attestent encore de la présence coloniale.

De là, nous empruntons des bicyclettes, pour nous rendre au site archéologique du Vat Phou, berceau de la civilisation khmère. Le site est certes petit, mais en grimpant sur la montagne (sacrée !) sur laquelle il s’adosse, on a une vue imprenable sur les temples, les bassins et la campagne environnante.

Après cette visite, nous rejoignons Paksé en stop, situé à une trentaine de kilomètres.

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Paksé et le plateau des Bolavens

Le plateau des Bolavens est une région agricole, surtout célèbre pour son fameux café, la fraicheur (relative) du climat, et les splendides chutes d’eau qui ponctuent le paysage. Nous louons une moto pour 3 jours afin de parcourir à notre rythme la fameuse boucle sur ce plateau verdoyant. Nous réalisons de nombreux petits arrêts pour assister à la vie locale : tressage de panier, ferronerie, sculpture de bouddhas en pierre, conduite des buffles aux champs…

Certains lieux et visites nous marquent particulièrement. Tout d’abord, les cascades de Tayiscua, auxquelles on accède en se baladant dans une « jungle » luxuriante, ainsi que les chutes jumelles de Fan de 120 mètres de haut.

On découvre aussi un village ethnique animiste, guidé par un des habitants (le seul à parler anglais). On essaie de se détacher de nos préjugés d’occidentaux, mais le choc culturel est important ! Cependant le guide est ouvert et rend la visite passionnante : nous pouvons parler de tout sans tabou.

On visite enfin une plantation de café bio (avec dégustation d’un café…fort mais très bon) et une exploitation produisant des plants de poivres et de mûriers pour le thé, mais aussi pour nourrir les verres à soie.

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Thakhek et les karsts de Kammouane

Après 10 heures de bus pour parcourir 330 kilomètres, nous finissons par rejoindre Thakhek, dans le centre du pays. D’ici, une nouvelle boucle à moto nous attend. Cette fois les arrêts « touristiques » sont moins nombreux bien que la boucle soit un peu plus longue, presque 500 kilomètres. Mais le paysage de roches calcaires, les fameux karsts de Kammouane, qui se dressent tout autour de nous, est d’une beauté époustouflante et fait oublier les kilomètres (et le mal de fesses à deux sur notre petite moto – voir vidéos).

Ici, les grottes ont la vedette, on en explore plusieurs (parfois il faut littéralement se jeter à l’eau). La plus célèbre du coin est la grotte de Kong Lor, un guide nous conduit dans sa longue barque (qui menace de chavirer plusieurs fois) le long de sa rivière souterraine de 7 km (qui débouche sur une autre « vallée » de l’autre côté et a été utilisée pour acheminer les armes par les Viet-Congs pendant la guerre).

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On a aimé :

  • Les magnifiques paysages, très différents à chaque endroit. Ça nous fait une coupure dans les visites de temples !
  • Le lever du soleil sur le réservoir de Nam Theun 2 : c’est assez triste de réaliser que tous ces arbres blancs ont en fait été noyés lors de la construction du barrage, mais le lever de soleil sur cet environnement surréaliste est à couper le souffle !
  • Vers la fin de notre boucle dans les karsts de Kamouanne, on atteint un point de vue sur la « forêt de pierres », ensemble de pics calcaires particulièrement ciselés… C’est le summum de la beauté des paysages de la région.
  • Le climat : il fait plus frais sur les plateaux, c’est bien agréable ! Et puis nous avons aussi eu de la chance : qu’une seule demi-journée de grosse pluie qui nous a bloqués, alors que la saison des pluies commençait et que ces régions sont particulièrement humides. En moto, on l’a échappé belle !

On a moins aimé :

  • Le passage de la frontière Cambodge – Laos : mouvementé car nous refusons de payer les baksihs réclamés pour le tampon de sortie du Cambodge, pour la création du visa, pour le tampon d’entrée du Laos et pour l’assistant dans le bus qui propose de s’occuper de prendre en charge ces démarches. Bref, nous serons les seuls à descendre du bus pour se charger de tout nous-mêmes. On s’en sort très bien : 1$ versé contre les 7 demandés par personne… (on a fait preuve de patience, mais on a aussi eu beaucoup de chance par rapport aux expériences d’autres routards dont on lit les commentaires sur internet !).
  • Un contact avec les Laotiens beaucoup moins facile qu’avec les Cambodgiens ou les Thais !

Ça nous a surpris :

  • Certaines coutûmes du village ethnique visité : polygamie, les femmes doivent accoucher dans la forêt et y rester une à deux semaines, tradition de fumer le bang pour éloigner les esprits dès l’âge de 3 ans, rites animiste avec sacrifice d’un chien que les villageois tuent à coup de pieds pour se débarrasser de leurs mauvaises actions…
  • Dans un registre plus léger, le guide nous explique aussi l’usage des plantes médicinales, à se servir d’une herbe comme arbalette et de la sève de plante pour faire des bulles.
  • Le bon état des routes pour un pays parmi les plus pauvres au monde (on apprend par la suite que les routes sont souvent financés par les voisins Thai et Chinois pour faciliter le commerce).
  • Ici, les bus roulent le capot (à l’arrière) ouvert… Sûrement pour tenter de refroidir un peu les vieux moteurs…
  • Autant on a pris l’habitude de voyager en compagnie de poules et coqs, autant on a été fort surpris de voir un cochon être placé dans la soute du bus ! (au moins, il ne voyageait pas parmi nous….).

Nourriture :

  • Le laap : viande (boeuf pour nous) ou poisson haché et assaisonné de citron vert, d’herbes et salade.
  • Quelques fourmis rouges au goût acide provoqué par leurs sécrétions.
  • Toutes sortes de plantes et fruits lors de notre tour dans les Bolavens, dont le « pouteria campechiana » ou sapote jaune, dont la chair a la texture et couleur d’un jaune d’oeuf dur (origine d’Amérique centrale).
  • Quelques bonnes brochettes de viande (le petit plus, elles contiennent aussi des bouts d’ananas !).
  • Du très bon café bio, cultivé et torréfié et servi sur place !

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